Profondeur de champ

La profondeur de champ – PDC

La profondeur de champ est un élément très important à connaître pour la photographie. C’est grâce à la PDC que l’on va réussir (en partie) nos portraits en détachant notre sujet de l’arrière plan, nos photos de macro avec cette zone de netteté réduite qui donne tout son charme à ces photos ou encore nos photos de paysage où il faut que toute l’image soit nette.

Bien qu’elle soit facile à maîtriser, il est important de comprendre comment elle fonctionne.

1. Définition de la profondeur de champ

On pourrait chercher la définition sur Wikipédia, celle-ci, mais je me doute bien que peu d’entre vous auront le courage de lire et comprendront cet article.

Je vais plutôt vous l’expliquer de façon plus simple et en image.

iso100 – 50mm – F/2.5 – 1/6000s

Comme on peut le voir sur cette image, une zone nette est là où la mise au point (notée MAP) a été faite. Plus on se dirige vers l’arrière plan, plus la photo devient floue.

La distance entre cette zone nette et la limite où l’on considère l’image encore nette représente la PDC. Au-delà de cette distance, l’image sera de plus en plus floue.

Vous savez maintenant ce qu’est la profondeur de champ !

Le plus dur est de comprendre comment elle fonctionne, et là votre cerveau va devoir enclencher la seconde s’il veut suivre !

2. Comment fonctionne la profondeur de champ

La profondeur de champ est un phénomène physique et qui dit physique, dit aussi mathématique…

J’avais dis qu’il allait falloir réfléchir !

Mais rassurez-vous, je vais vous donner ces formules pas très compliquées quand on les connaît, mais surtout on ne s’en sert jamais ! Oui, la profondeur de champ est surtout une histoire de pratique.

Allez, comme j’aime vous torturer, je vous balance la formule tout de suite : 

PDC = DDPN – DPPN

DDPN représente la Distance du Dernier Plan Net, soit  DDPN = HD / (H-D)

DPPN représente la Distance du Premier Plan Net, soit DPPN = HD / (H+D)

D’après la formule, on retrouve bien la définition citée plus haut, le monde est bien fait !

Pour ceux qui ne sont pas croustillants des mathématiques, courage, le plus dur n’est pas encore arrivé… Mais vous êtes bien là pour devenir des pros non ?

Il nous reste à savoir ce que représente H et D :

H représente l’hyperfocale,

D représente la distance de mise au point.

Hyperfocale… encore un mot compliqué qu’il va falloir connaître et qui concerne encore les maths vous allez me dire. Et moi je vous répondrai… Bravo vous avez vu juste, mais maintenant vous allez passer dans la cour des grands.

3. L’hyperfocale

L’hyperfocale désigne la distance minimum de mise au point, de façon à ce que le sujet soit net, de la MAP et jusqu’ à l’infinie.

Pour être plus précis, si notre distance de mise au point est la même que l’hyperfocale alors l’image sera nette de la moitié de l’hyperfocale jusqu’à l’infinie.

En image cela donne :

iso 100 - 50mm - F/2.8 - 1/640s

iso 100 – 50mm – F/2.8 – 1/640s

Sur cette image, la MAP est faite sur le cheval noir  à 45 mètres de ma position qui est la même distance que l’hyperfocale. Si vous regardez à l’arrière plan, on voit bien qu’à l’infinie l’image est toujours nette.

C’est bien beau tout ça, mais comment ai-je su que l’hyperfocale se trouvait à 45 mètres pour mon objectif de 50mm et à son ouverture de F/2.8 ?

Et vous l’aurez deviné l’hyperfocale se calcule, et elle dépend de 3 choses. En voici la formule :

H ≈ ƒ² / 1000Nc

Avec :

_ H = distance hyperfocale en mètre

_ f = focale en mm.

_ N = ouverture du diaphragme.

_ c = valeur du cercle de confusion en mm (0,02 ou 0,03 selon les capteurs).

Avec l’exemple de mon image ci-dessus :

H ≈ 50² / 1000*2.8*0,02 ≈44,6 mètres

Bien sûr, vous n’allez pas calculer cela au moment où vous allez faire votre photo. Il y a de très rares cas où vous devriez peut-être calculer l’hyperfocale (par exemple photographier un paysage avec la meilleur ouverture de votre objectif tout en ayant une netteté jusqu’à l’infinie).

Mais maintenant, on peut calculer la PDC, reprenons l’exemple de la première image, celle avec les bûches de bois, on va dire que j’étais à 1,5 mètre de la mise au point.

H ≈ 50² / 1000*2.5*0,02 ≈50 mètres

DDPN = (50 * 1.5) / (50 – 1.5) = 1,54

DPPN = (50 * 1.5) / (50 + 1.5) = 1,45

PDC = DDPN – DPPN = 1,54 – 1,45 = 0,09 mètre

On a donc une profondeur de champ de 9 centimètres autour de la MAP. La zone de netteté est de 1,45 mètre à 1,54 mètre de l’objectif.

4. Conclusion sur la PDC

La voilà cette conclusion !! Bravo à tous, vous avez survécu, vous êtes maintenant des as de la profondeur de champ.

C’est bien tout ça mais sur le terrain ca donne quoi ?

Vous l’auriez compris, ou peut être pas si vous êtes nuls en maths, que la profondeur de champ est influencée par :

  • La taille du capteur
  • La focale utilisée
  • L’ouverture du diaphragme
  • La distance de mise au point

Sur le terrain, il nous faudra juger la profondeur de champ que l’on souhaite avoir et se souvenir de certains faits :

  • Plus la focale est courte, plus vous aurez de profondeur de champ et inversement. Par exemple un objectif 10 millimètres offrira une zone de netteté plus étendue qu’un 200 millimètres.
  • Plus le diaphragme est ouvert, plus la profondeur de champ est courte et inversement. Par exemple à F/22 (diaphragme très fermé,) la zone de netteté est très étendue. A F/1.8, elle sera très courte.
  • Plus on est proche de la mise au point, plus la profondeur de champ sera courte.

Cette conclusion devrait normalement vous rassurer, on peut voir qu’il n’y a plus de formule, mais qu’il est important de savoir comment fonctionne ce phénomène si l’on veut l’utiliser de façon optimale.

Le meilleur des cours reste l’expérience, entrainez-vous en prenant en photo un objet, faites varier une caractéristique à la fois et observez.

Quelques exemples de réglages pour finir :

  • Je souhaite photographier un beau paysage, je vais donc privilégier une très grande profondeur de champ, car je veux que l’image soit nette du premier au dernier plan. Je vais donc utiliser une focale courte et fermer mon diaphragme au maximum, à F/22.
  • Je souhaite maintenant faire du portrait, pour détacher le visage de l’arrière plan, il faut une zone de netteté plus courte. On va plutôt utiliser un téléobjectif, tout en essayant d’être près de son sujet et enfin ouvrir le diaphragme.

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